Alors que les Canaris ont péniblement terminé la saison 2024/2025 à la 13ème place, 3 points au dessus du barragiste (Reims), les supporters s’inquiètent de voir la tournure que prend le mercato.
Alors que la nomination de Luis Castro, accompagnée d’une communication ambitieuse, évoquant « un projet basé sur le collectif, la jeunesse et le jeu », le soufflet est en train de retomber. Moses Simon (Paris FC), Douglas Augusto (Krasnodar), Pedro Chirivella (Panathinaikos), Jean-Charles Castelletto (Qatar) qui n’étaient pas les moins appréciés, sont partis et à ce jour, outre Johann Lepenant, dont l’option d’achat a été levée, les deux renforts officiels n’ont pas franchement le look du projet vendu. Le Serbe Uros Radakovic (31 ans) arrive de Sivassor, 17ème et relégué en Turquie, alors que Youcef El-Arabi (38 ans) était en fin de contrat à l’APOEL Nicosie.
Waldemar Kita rêve de faire une grosse plus value sur Matthis Abline
A l’heure où nous écrivons ces lignes, rien ne garantie que Matthis Abline, sur lequel Waldemar Kita rêve de faire une grosse plus value, soit encore là à la fin du mois d’août, tout comme Mostafa Mohamed. Tous les deux sont régulièrement cités loin du FC Nantes. Si le Sud-Coréen Hyun-seok Hong est annoncé comme un possible renfort. Le milieu de terrain du modeste club de Mayence (Bundesliga) présente pour l’instant davantage d’intérêt par sa nationalité que par son talent. Tout proche de se faire prêter, Hyun-seok Hong a besoin de rebondir après une saison décevante (4 matchs titulaire en championnat). S’il arrive, ce sera surtout un pari.
A moins d’un mois de la réception du PSG lors de la première journée de Ligue 1 (dimanche 17 août), le FC Nantes n’a pas rassuré contre Guingamp samedi. Pour sa deuxième sortie de la pré-saison (après la victoire 2-0 contre Laval), les hommes de Luis Castro se sont inclinés 1-2. Si les matchs amicaux de préparation sont difficilement analysables (surtout en début de préparation), ils sont souvent un bon indicateur. Prochain rendez-vous pour les Canaris, samedi 26 juillet, à la Jonelière (et à huis clos) contre le Stade Rennais. Un premier vrai test.
Franchement, merci pour cet article. Pas pour m’apprendre quelque chose de fondamentalement nouveau – parce qu’en tant que suiveur du FC Nantes depuis des années, je ressens tout ce que vous décrivez au plus profond – mais parce que vous mettez des mots clairs, lucides et tranchants sur ce que beaucoup d’entre nous vivent confusément : un club qu’on aime, mais qu’on ne comprend plus.
Et c’est peut-être ça le plus douloureux. Pas les défaites – on en a connu, on les accepte. Pas même la médiocrité parfois, parce qu’elle peut faire partie d’un cycle. Non, ce qui est insupportable aujourd’hui, c’est cette impression d’errance sans cap, de naviguer à vue dans une brume institutionnelle, avec une direction qui donne l’impression de subir son propre club.
Il y a quelque chose de tragique à voir Nantes devenir ça. Un club qui a été un laboratoire de jeu, une référence, un style, une fierté. Et qui aujourd’hui semble piégé dans une logique de court terme sans imagination. À chaque saison, on nous promet du changement. À chaque saison, on assiste au même théâtre : des recrues en dernière minute, un entraîneur parachuté sans projet clair, des joueurs livrés à eux-mêmes sur le terrain. Et au final ? On joue à quoi, en fait ?
On a l’impression que personne ne tient vraiment la barre, qu’on avance par inertie. Il n’y a plus de colonne vertébrale, plus d’idées, plus de continuité. Juste du bricolage.
Et ce qui me frappe encore plus, c’est à quel point le discours du club semble déconnecté de ce que vivent les supporters. Il y a un gouffre entre la communication officielle et la réalité que tout le monde voit : un collectif perdu, une ambiance morose, une défiance générale. Nantes ne fait plus rêver, même nous les supporters ne savons plus s’il faut espérer.
Je ne demande pas un retour nostalgique au « jeu à la nantaise » comme une incantation magique. Je demande juste une direction assumée. Qu’on dise clairement ce qu’on veut devenir. Qu’on accepte qu’un projet prend du temps, qu’il faut construire une continuité, même dans l’adversité. Mais qu’on arrête cette logique de panique perpétuelle, ce turnover absurde qui flingue tout embryon de projet.
En fait, j’aimerais juste pouvoir me reconnaître à nouveau dans mon club. Avoir le sentiment qu’il y a un fil rouge, une volonté, une identité – même modeste, même imparfaite. Parce qu’aujourd’hui, ce qui me manque le plus, ce n’est pas la victoire. C’est le sens.
Mathias Jamet
Supporter du FC Nantes depuis 1971