Paul Seixas : retenez-bien son nom. Trop jeune pour faire le Tour de France, c’est le petit prodige du cyclisme français. On dit même qu’il est plus fort que Tadej Pogacar…
C’était le 25 avril dernier, lors de la dernière étape du Tour des Alpes. Pour l’une de ses toutes premières courses chez les professionnels, Paul Seixas était arrivé bien avant le peloton en compagnie de son coéquipier chez Decathlon AG2R, Nicolas Prodhomme. Alors que la consigne était de jouer la gagne, le jeune lyonnais a laissé son partenaire d’échappée l’emporter, sans disputer le sprint. « C’est une immense fierté. J’en ai parlé à Nico, l’équipe voulait que je gagne mais j’ai dit non. Nico la méritait plus que moi ! », expliquait le coureur après la ligne, en faisant preuve d’une grande maturité. « Je sais que je vais encore progresser, j’aurai sans doute d’autres occasions d’aller en chercher. Ça me fait extrêmement plaisir ! » Des courses, il est claire qu’il va en gagner le gamin. A 18 ans, il arrive chez les professionnels avec un palmarès chez les jeunes qui fait penser à Tadej Pogacar… en moins bien !
Plus jeune coureur de l’histoire à intégrer le top 10 d’une course WorldTour par étapes
Plus jeune coureur de l’histoire à intégrer le top 10 d’une course WorldTour par étapes, en se classant 8ème du Criterium du Dauphiné, début juin, Paul Seixas s’affiche clairement comme le coureur français tant attendu depuis Bernard Hinault. « Formidable ce petit. Il est très respectueux aussi dans le peloton et pilote bien son vélo », a commenté le Slovène après la course. « C’est un gros moteur et si les médias français ne lui mettent pas trop de pression il est promis à un grand avenir ». Sans une chute survenue dans l’ultime ascension (le col du Mont-Cenis), la pépite du cyclisme français aurait même pu terminer dans le top 5 !
Au même âge, Tadej Pogacar se contentait de places d’honneur sur le Tour de Hongrie et sur le Tour de Slovénie, avant de gagner le tour de l’avenir l’année suivante. Aligné sur le Dauphiné par son équipe, après un début d’année tonitruant (2ème de Paris-Camembert, 12ème du Tour des Alpes et vainqueur du classement par points) pour le tester face aux meilleurs, Paul Seixas a impressionné. En 6 mois chez les pros, le Lyonnais a montré ses qualités en montagne, dans les sprints et dans les contre la montre (il est champion du monde contre-la-montre junior). Tout ce qu’il faut pour gagner un jour une grande course par étapes.
Conscient de l’attente placée en lui, le prodige de Decathlon AG2R garde la tête froide. « Je profite de la chance de pouvoir rouler avec ces grands noms dès ma première année de professionnel », expliquait-il face à la presse. « Je ne sens pas la pression. Je sais qu’il peut y en avoir, mais honnêtement, je ne me la mets pas du tout. »
Rendez-vous sur le Tour de l’avenir ?
Protégé par son équipe, qui ne veut surtout pas le griller, Paul Seixas ne participera pas au Tour de France cet été, et possiblement, pas l’année prochaine non plus. Dans des propos rapportés par nos confrères de La Croix, Sébastien Joly, directeur sportif d’AG2R préfère « qu’on évite les comparatifs par rapport à un tel ou un tel ou un grand champion des années 1980 » et préconise plutôt de garder « la tête froide. »
Pour rappel, Tadej Pogacar a disputé (et remporté) son premier Tour der France deux mois avant ses 22 ans. Interrogé par RMC, Bernard Hinault a rappelé que le talent brut ne suffisait pas toujours : « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuée. Il a fait un super Dauphiné, mais il faut rester vigilant. Est-ce qu’il va tenir ce niveau ? Est-ce qu’il va progresser ? Rien ne presse. »
En attendant de s’aligner sur le Tour de France, Paul Seixas pourrait devenir le premier français à remporter le Tour de l’avenir (23 – 29 août) depuis David Gaudu en 2016. « Il va se retrouver face à des coureurs de sa génération, ce serait génial », s’enthousiasme le quintuple vainqueur du Tour de France. On a hâte de voir ça.