Laurent Bonadei : une méthode à valider

FRANCE – ALLEMAGNE (21H)

Gros test en perspective pour l’équipe de France, ce soir contre l’Allemagne, en demi-finale de l’Euro Féminin. L’occasion de voir si Laurent Bonadei, sélectionneur aux idées atypiques est dans le vrai.

Il a ses partisanes, à l’image de Marie-Antoinette Katoto (« Il est très investi, il a tellement d’idées à la minute. ») et d’autres qui le comprennent moins, comme Wendie Renard (« Seul Dieu sait pourquoi je ne suis pas sur cette liste »), mais on ne pourra pas lui reprocher d’avancer avec ses idées. « Faire toujours les mêmes choses en espérant des résultats différents, c’est de la folie », commente Laurent Bonadei pour expliquer les absences de Renard et Le Sommer, écartées pour ce championnat d’Europe. 

Un peu comme si l’ancien adjoint d’Hervé Renard avait voulu se donner de l’air en se débarrassant des effluves négatives du passé. Quitte à se mettre encore un peu plus de pression. Mais après-tout, les autres avant lui n’ont pas fait mieux. Surtout pas Hervé Renard, son mentor qu’il avait suivi en Arabie saoudite (en tant que sélectionneur adjoint) puis retrouvé chez les féminines. Renard s’est scratché lors de la Coupe du Monde 2023 (élimination en quart de finale face la modeste Australie), alors celui qui a refusé les propositions de l’OL et du PSG a doucement muri sa réflexion basée sur le changement. On ne change pas une équipe qui gagne, mais on change un groupe qui n’arrive pas à gagner. 

« Il y a plusieurs personnes dans ma tête »

Le Marseillais de 55 ans, qui occupe pour la première fois un poste d’entraîneur principal, d’abord considéré comme l’héritier d’Hervé Renard, a tranquillement imposé sa personnalité et ses idées. La décision d’écarter des cadres ne lui est pas venue du jour au lendemain, il a mûrement réfléchi et procédé doucement à cette transition qu’il estime salutaire. 

Laurent Bonadei, qui a passé ses diplômes d’entraîneur à l’âge de 25, quand il était encore joueur, est un entraîneur atypique, obsédé par la performance. Avant de bâtir l’équipe qui va affronter l’Allemagne, il a expliqué attendre le résultat de Suisse-Espagne (victoire de l’Espagne, 2-0) qui allait définir le potentiel adversaire des Bleues en demi-finale. « Il y a plusieurs personnes dans ma tête » a lâché le technicien ironiquement en conférence de presse. « J’anticipe ce dont je vais avoir besoin en deuxième période, plusieurs scénarios ».

De son équipe, Bonadei dit qu’elle « a progressé plus vite que prévu ». Du match contre l’Allemagne, il dit que la France ne peut pas être considérée comme favorite, « parce qu’on n’a jamais rien gagné ». Il y a toutefois une statistique qui donne confiance : la France reste sur 11 victoires de suite. La dernière défaite remonte au 3 décembre dernier, à Nice, en amical contre l’Espagne, championne du monde (2-4). Pour une revanche, il faut d’abord battre l’Allemagne, 3ème meilleure nation du monde.