Xabi Alonso, nouvel entraîneur du Real Madrid, amorce une révolution tactique à la tête du club merengue.
Dix jours ont suffi à Xabi Alonso pour montrer à quoi son Real Madrid pourrait bien ressembler. Le technicien espagnol est arrivé sur le banc madrilène avec une idée claire : révolutionner le jeu et la structure de l’équipe. Et malgré un calendrier très serré — avec la Coupe du Monde des Clubs en plein déroulement — ses premiers pas sont fermes, ambitieux et porteurs de transformation.
Une ardoise tactique flexible et moderne
Sur le plan tactique, Alonso construit une équipe versatile, capable de s’adapter à différents contextes. Lors de son dernier match contre Salzbourg, il a opté pour un système à trois défenseurs centraux, montrant qu’il n’a pas peur de faire bouger les lignes si le plan l’exige. Qui a dit qu’il était impossible de jouer ainsi au Real Madrid ? Cette flexibilité tactique, qu’il avait déjà démontrée au Bayer Leverkusen, contraste avec la rigidité parfois observée sous Carlo Ancelotti, dont le style plus conservateur avait pourtant souvent porté ses fruits.
L’idée est claire : un Real solide défensivement, mais capable de créer des supériorités numériques et de surprendre dès la construction du jeu. Le pressing est également un aspect qui s’est amélioré. Même s’il reste une marge de progression, on perçoit une volonté nette de récupérer le ballon plus haut et d’être plus agressif dans le camp adverse. L’équipe se montre, en somme, plus compacte et animée par la faim de gagner.
Le technicien basque mise sur son célèbre 3-5-2 face à Salzbourg
Güler, le nouvel architecte
Un autre grand succès du nouveau Real, c’est la gestion d’Arda Güler. Le jeune Turc, quasiment invisible sous Ancelotti, a reçu les clés du milieu de terrain. Sous la houlette de Xabi, Güler a non seulement gagné du temps de jeu, mais aussi en responsabilité. Il est désormais chargé de lancer le jeu, de dicter le rythme et de connecter les lignes. Et il le fait avec leadership et discernement.
La confiance que lui accorde son entraîneur semble l’avoir libéré. Il est sans doute le symbole le plus éclatant du changement de cap proposé par Alonso : un Real plus audacieux, plus jeune, et plus maître du ballon.
Un défenseur français repositionné face à Salzbourg commente le nouveau système de Xabi Alonso
Formation et hiérarchie
Mais ce qui définit peut-être le mieux ce nouveau projet, c’est le pari assumé sur la formation. Gonzalo, le « petit prodige », l’un des talents émergents de Valdebebas, a été l’une des révélations de cette Coupe du Monde des Clubs. Xabi ne s’est pas contenté de l’intégrer à ses plans : il en a fait une pièce maîtresse. Le jeune joueur de la cantera répond présent avec maturité, énergie et qualité de jeu, justifiant la confiance que lui témoigne son entraîneur.
C’est un signe fort : dans ce nouveau Real Madrid, il y a de la place pour les jeunes – à condition qu’ils soient à la hauteur. Et Xabi Alonso, qui connaît la maison comme peu d’autres et peut compter sur Arbeloa comme allié, semble déterminé à faire de la cantera un pilier de l’équipe. Gonzalo a déjà inscrit deux buts dans cette Coupe du Monde.
